Que reste-il lorsque tout a été vécu et que tout n’a pu être dit ?

Sandra et Dennis, Albert et Margaret, deux couples, quatre amis octogénaires tentent au seuil de la mort de se dire la vérité, de s’avouer leurs échecs, leurs résignations et leurs joies. Ivan Viripaev, jeune auteur russe, crée dans cette pièce inédite un huis clos à ciel ouvert dans une atmosphère mi-évidente, mi-mystérieuse. Les deux couples partagent une profonde amitié depuis de très longues années, chacun se raconte et mêle son récit à celui des autres. Fidélité, infidélité, rêves de complicité sexuelle ; tout est évoqué jusqu’à leurs morts prochaines, dans un entrelacs d’affirmations contradictoire et semblables.

Interprété par quatre jeunes acteurs et mis en scène par Julia Vidit ce « médianoche amoureux » nous rappelle, à l’instar de Rimbaud, que certes « l’amour est à réinventer » mais que si nous ne savons pas s’il est réciproque, comme le dit Sandra, autant croire qu’il « est un don ». En tout cas, cela nous donne à voir un savant mélange explosif d’émotions drôles et tragiques.